
L’économie circulaire a inauguré une nouvelle vague d’innovation entrepreneuriale, récupérant la valeur des matériaux mis au rebut de manière créative et inattendue. Des marchés en ligne comme Etsy aux concours comme ReDress, les designers du monde entier adoptent le concept de recyclage ascendant. Ils fabriquent de nouveaux produits à partir du flux de déchets, en y ajoutant souvent une valeur considérable.
Caro Peirs gère sa propre marque Tropas et produit des chaussures à partir de déchets de tissu de jean.
« La production de masse de vêtements s’est accélérée si rapidement que nous sommes maintenant confrontés à des quantités inimaginables de produits jetables. Nous devons commencer à examiner plus attentivement la valeur intrinsèque de toutes les fibres et matériaux qui finissent actuellement à la poubelle ». (Caro)

Mais malgré le succès apparent de ces processus de recyclage ou de reconditionnement, la voie de la viabilité financière est encore à peine tracée. En raison d’un manque d’infrastructures et de machines pour la réutilisation des déchets textiles, les designers ont du mal à augmenter la production et à se développer à partir de leurs entreprises individuelles.
Hannah Vanspauwen et Tiny Geeroms sont les forces motrices de la marque de recyclage Paule Josephe. Actuellement, le duo s’occupe de toute de la chaîne de valeur : collecte de chemises adaptées à la friperie et reconditionnement du tissu, reconception par broderie, fronces et rubans, jusqu’aux efforts de vente, de communication et de marketing.
« Nous croyons au succès de notre modèle : nous voulons établir des liens émotionnels avec un vêtement et les histoires qu’il porte. » (Hannah)

C’est là que TOP-atelier veut faire la différence. Ce voyage d’innovation de deux ans, parrainé par Vlaanderen Circulair, vise à construire une chaîne de valeur complète pour la reconversion au niveau local.
Le projet TOP-atelier passe en revue les pratiques de tri actuelles et introduit des modifications innovantes pour permettre un pré-triage pour les marques de recyclage. Le projet expérimente également de nouvelles techniques pour séparer les vêtements usagés en leurs composants, en les découpant en tailles et formes uniformes. Ce faisant, TOP-atelier insuffle une nouvelle vie à l’industrie manufacturière en Belgique.

Dans les mois à venir, TOP-atelier partagera une carte des entreprises et des organisations qui peuvent fournir (des parties du) processus de reconversion, afin que les designers sachent par où commencer pour amener leur artisanat et leur créativité à des niveaux plus industriels.
Ann Collier, coordinatrice de TOP-atelier, explique l’objectif du projet :
« Aujourd’hui, les créateurs qui veulent lancer une marque de recyclage auront du mal à établir une compréhension systémique des défis et des facteurs de succès impliqués. Nous voulons contrer ce manque de connaissances ».
Et il s’avère que « l’industrie mode & confection est en fait positivement surprise par la qualité et la valeur ajoutée que le recyclage ascendant peut apporter. Leurs réactions sont très prometteuses pour l’avenir du recyclage ascendant ».
A suivre…